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- 13 juin 2017
Parfois la pêche est compliquée, rien n’y fait, les carpes boudent et ne semblent pas être disposées à passer à table. La météo est pourtant clémente, les conditions appropriées mais mesdames restent bouches bées !! La difficulté fait désormais partie de notre passion, il faut sans cesse s’adapter, chercher et remettre en question ses approches. Voici quelques astuces qui me réussissent régulièrement.
Comparativement à mes débuts dans la pêche, il y a une vingtaine d’année, les carpes de tout horizon sont désormais bien plus sollicitées. Non pas qu’elles soient pourvu de facultés particulières, des carpes déjà piquées à plusieurs reprises, peuvent assimiler certains éléments à un danger, j’en suis persuadé. Je ne parlerais pas d’intelligence, mais plutôt d’une certaine forme de mémoire associative. La plupart des actes comportementaux et alimentaires d’une carpe sont basés sur des reflexes innés ou des tropismes. Cependant les actes répétitifs du a des expériences négatives peuvent changer le comportement alimentaire des poissons. Elles hésitent, sont tatillonnes, boudeuses, voir même saisissent l’appât puis le recrache a la moindre résistance. Les DVDs underwater ont pour cela fait prendre conscience au monde entier que les carpes s’adaptent et a un moment se méfie, n’ayons pas peur des mots. Bien évidemment cela n’est pas valable pour toutes les carpes du monde. Certaines eaux très peu pêchées comme certains biefs de rivières ou grands lacs ne sont pas concernés par ces constatations.
Diminuez la taille de vos esches
Pourquoi n’avons nous pas autant de touches avec des bouillettes de 28 ou 30 mm qu’avec une micro bouillette ou une noix tigrée allégée ? Observer les carpes se nourrirent est un privilège réservé aux chanceux, ou a ceux qui savent être discret et observateur. Une chose est sûre c’est que l’on s’aperçoit très clairement que les poissons aspirent une quantité de choses ingérables qu’ils recrachent pour ne garder que le meilleur. Dans la majeure partie des cas, ce sont des sédiments légers, ce qui explique mécaniquement pourquoi une esche plus petite et légère pourra se retrouver plus rapidement dans la bouche d’une carpe.
” Il va de soi qu’une bouillette de 28m ou un doublé de 20mm ne sera ingéré que par des poissons en pleine confiance lors d’une phase d’alimentation forte.
Si les poissons que vous traquez sont régulièrement pêchés, qu’ils ont déjà fini a plusieurs reprises sur un tapis, il est certain que leur façon de s’alimenter est devenu plus subtile. Equilibrer ces esches, diminuer leur taille, et amorcer des particules légères, favorise à mon sens la capture de poissons tatillons. Bien évidemment, pour beaucoup cette approche est devenu légion. Il s’agira alors de trouver l’originalité ou la présentation qui vous permettra de faire la différence.
Oser et tenter des approches originales permet dans bien des cas de prendre un poisson de plus, voir d’initier des tendances. L’exemple le plus flagrant est le Zig rig. Des pêcheurs anglais, confrontés a la méfiance des poissons sur éduqués d’Outre Manche ont trouvé la parade, il y a de cela des années, en proposant des appâts décollés de parfois plusieurs mètres. Les carpes, tellement méfiantes lorsqu’il s’agissait de se nourrir sur le fond, avaient prit l’habitude de se nourrir entre deux eaux, des particules d’amorçage remontant du fond. Ce type d’approche à relancer les touches sur beaucoup de plans d’eau difficiles et cela commence a être le cas en France.
Détendez vos fils
Pendant plusieurs années j’ai pêché une gravière bien peuplée proche de mon domicile. Cette gravière que je connaissais par cœur, me servait de laboratoire d’essais. J’y testais mes appâts, mes approches, mes stratégies. En 2006 je me suis rendu en Angleterre pêcher un day ticket avec quelques amis d’Outre manche. Avec mes certitudes, confiant dans mes approches continentales, j’ai pêché comme je savais le faire en France. Malgré quelques poissons capturés, j’ai bien compris, en discutant avec mes amis anglais, que je ne poussais pas assez mes réflexions. J’étais le seul étranger sur le lac parmi une vingtaine de pêcheurs. J’étais le seul à tendre mes bannières, pensant que cela favorisait l’agressivité mécanique de mes montages. Fort de leur expérience bien plus grande que la mienne, c’est au cours de ce séjour que j’ai remis mes pratiques et approches en question.
J’ai appris l’intérêt de détendre mes fils et en ai vu l’efficacité tout au long de mon séjour. L’intérêt est très simple. Il s’agit de permettre aux poissons de naviguer entre la berge et votre montage sans pour autant rencontrer des lignes à haute tension. Ceci est particulièrement valable quand vos distances de pêche sont de quelques mètres du bord a disons une centaine de mètre. A très longue distance lorsque l’on dépose les lignes en bateau, cette approche est dénuée d’intérêt pour des raisons évidentes. En permettant aux poissons d’évoluer dans leur milieu sans se heurter à des cordes raisonnantes, vous contribuez a les mettre en confiance. Dans certains plans d’eau sur-pêchés les lignes tendues se comptent par dizaines et l’effet néfaste se fait très vite ressentir. J’ai très clairement augmenter mes résultats en détendant mes fils ces 7/8 dernières années et tout particulièrement sur des eaux ou les profondeur sont relativement faibles (moins de 3 mètres).
Nappez vos bouillettes d’amorçage
Si il y a une chose qui est difficile à gérer dans notre pêche c’est bien l’amorçage et ses quantités. Parfois les touches se font rares et il est difficile de savoir si il faut réamorcé ou pas. Parfois c’est le contraire, plus en on met plus on a de touche et l’on ne sait pas comment économiser ses munitions pour finir sa session, même si cela devient tout de même de plus en plus rare. Pour ma part, j’ai de plus en plus recours au nappage de mes bouillettes d’amorçage. La première des raisons est que je pratique majoritairement des pêches dites rapides de quelques heures à 48h. Il est une évidence que mon approche je ne souhaite pas faire le siège et attendre qu’un banc de carpes rentre sur ma zone. Je tente de pêcher des zones de passage ou des tenues, en misant sur l’attraction de mes appâts pour prendre des carpes rapidement. La deuxième des raisons, est un moyen de me rassurer concernant la durée d’attraction de ma zone de pêche. Lorsque l’on amorce avec des bouillettes pures, une fois le coup lessivé, notre spot n’est plus du tout attractif ! L’effet des nappages est tout autre. Il permet de garder votre zone attractive même après qu’elle soit nettoyée. L’effet procuré par le liquide GOO est le plus bel exemple. Il suffit de verser quelques gouttes dans l’eau pour s’apercevoir de l’effet d’excitation des poissons blancs. Il n’y a pourtant aucune nourriture consistante dans l’eau…
La meilleure des utilisations est donc de napper ces appâts quelques heures avant l’amorçage tout en prenant soin de remuer régulièrement. Je ne souhaite pas imbiber mes appâts d’amorçage a cœur au contraire de mon esche. En nappant juste la surface de mes appâts, je sais que la pellicule de surface va se disperser dans les différentes couches d’eau et maintenir ma zone en ébullition. Si les appâts sont tous consommés il reste des acides aminés et autres attractants en suspension. En fonction des saisons j’opte pour des liquides différents. En hiver j’opte pour des sirops très sucrés et volatiles, au printemps et en été j’use et abuse du GOO et des huiles qui sont particulièrement efficaces dans des eaux tempérées. Elles marquent vos zones jusqu’à la surface avec des nuages. Lorsque les poissons entrent sur votre zone et se nourrissent il n’est pas rare même de voir des bulles d’huiles remonter en surface.
Délaissez les taches de graviers
Etre originale, soigner ses approches et se démarquer des autres pêcheurs peut parfois faire la différence. L’exemple des fils détendus est flagrant et peut avoir une grande influence sur les résultats. Lorsque je discute avec des pêcheurs de tout horizon, le discours est très souvent le même concernant la recherche des spots à exploiter. La phrase qui revient d’ailleurs sans cesse est « Faut pêcher les taches de graviers ». Effectivement dans beaucoup de lieux, les fonds durs sont synonymes de zone d’alimentation. Cependant sur des zones très pêchées, ces spots sont connus de tous et bien souvent surexploités. Ils sont désormais bien moins productifs qu’à leurs débuts. Certes il s’y prend toujours des poissons mais peu a peu les poissons ont appris a se nourrir différemment voir parfois a changer de régime alimentaire mais j’y reviendrais plus bas. N’hésitez donc pas a pêcher des postes moins évident, plus banales, comme les fonds vaseux, la glaise ou autre. Les poissons y étant moins sollicité ils s’y laisseront prendre parfois plus facilement. Les pointes d’iles, les hauts fonds, les couloirs entre les herbiers etc. sont des postes visibles de tous et exploités par tous. A la longue avec la pression ils deviennent parfois stériles. Cela devient le cas d’une gravière bien connue que je pêche depuis 7/8 ans. Les bois morts massifs et 2 péniches coulées forment des spots « violents » pour les rétines. On ne peut céder a y tendre des lignes tellement l’évidence s’offre a nous. 90% des poissons se capturaient sur ces spots au début. Puis petit à petit, avec la pression sur ces spots, les poissons ont changé leurs habitudes et se prennent désormais autant en pleine eau, sur le plat, que dans les bois et obstacles.
Observez vos biotopes
Le comportement des poissons évolue en fonction du milieu ou ils nagent. Ces 15 dernières années, les biotopes ont énormément changés dans beaucoup de région. La canicule de 2003 a fait exploser des massifs d’herbiers, développant une manne de nourriture naturelle qui a perduré au cours des années. La moyenne des poids a d’ailleurs explosé dans beaucoup de lieu, ceci pour notre plus grand plaisir. J’ai observé ce phénomène sur de petits plans d’eau peu profonds proche de chez moi. Ces petits plans d’eau, très vaseux, avec des eaux trop foncées, n’ont eux, pas été colonisés par les herbiers. Par contre, de gros et chauds été, chargés de moustiques et autre Culicidae ont développé une importante quantité de vers de vase. Puis je ne sais comment, des écrevisses invasives ont également envahi certains de ces petits lacs. Je ne fréquentais pas ces lacs reputés trop pauvre en nourriture et ne contenant qu’une population de mini poisons condamné à un régime à vie. Puis tout a changé, avec cet apport protéinique providentiel. Dans le plus grand anonymat les poissons se sont figés sur cette nouvelle nourriture naturelle disponible en masse et en quelques ont poussé généreusement. C’est lors d’une petite pêche ou je souhaitais m’aérer en tentant de prendre une petite miroir typique des lieux que j’allais comprendre que les choses avaient changées. J’avais déjà observé le comportement des grèbes et foulques qui était bizarrement concentrées sur des zones précises et plongeait a longueur de journée. Puis a plusieurs reprises j’allais ramener sur le plomb de mon marqueur sondeur des vers de vase accrochés. Des signes positives qui ne trompaient pas.
” À la première touche, en pêchant une poche de vase, j’allais capturer une miroir massive dont personne ne soupçonnait la présence !!
Il est donc important de bien comprendre les biotopes ou l’on pêche. Certains indicateurs ne trompent pas et peuvent être de réels atouts dans nos approches.
Soyez mobile
Lorsque je parle de mobilité je ne parle pas forcément de bouger lorsque les poissons ne se sont pas manifestés pendant 48h sur votre poste. Il faut essayer de ressentir la pêche, d’imaginer en fonction de votre vécu et d’anticiper des situations qui vous semble compliquées. Par contre il ne faut jamais perdre a l’esprit, que quelque soit la météo, l’humeur des poissons ou leur appétit il y a toujours un poisson a prendre. En être persuadé permet de garder sa motivation intacte dans les moments difficiles. J’ai toujours dit a mes amis de pêches que j’étais plus ou moins insociables au bord de l’eau. J’aime ne pas avoir de voisin et je ne m’en cache pas. J’ai tellement l’impression de passer à côté de ma pêche, lorsque les poissons sautent 200 mètres sur ma gauche, mais que je ne peux m’y déplacer parce qu’il y a un autre pêcheur ! Cela me frustre !! C’est pour ces raisons que j’aime m’isoler, loin de la pression, ou en ne pêchant qu’a des heures ou les berges sont désertes. En étant discret et observateur il m’arrive de rejeter un stick sur un poisson qui marsouine hors de ma zone, de me déplacer de quelques centaines de mètres pour suivre mon instinct, ou encore de déménager sur la berge d’en face. Cela me prend comme une envie de « pisser » en 15 minutes tout est rangé et 30mn après, une ligne est tendu de l’autre côté du lac. Je ne compte plus les revirements de situations que j’ai pu vivre avec ce genre de « coup de sang ». Parfois cela n’a pas payé mais parfois j’ai vécu des moments formidables avec des poissons parfois très lourd que je n’aurais sans doute jamais capturé en restant statique.
La réussite est dans bien des cas liée a une succession de petis détails d’interprétations techniques et stratégiques. Tendre ces lignes et patientez ne me suffit pas. J’aime traquer, rechercher mais surtout anticiper une seconde approche avant que la première ne me laisse sans voix.
” J’aime ce que procure le sentiment d’avoir mis en œuvre une stratégie qui paye !!!
Post written by: On s’en FISH
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