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Par David Dauchy

Je ne vais pas vous parler ici d’un célèbre film d’adolescents relatant le périple de jeunes français en quête d’aventure Outre Manche, quoique!

Ayant eu l’énorme chance d’intégrer le team Gardner Tackle France avec mon  ami  Ludovic, nous avons participé au salon de Montluçon 2012. Et c’est au cours d’une énième discussion avec nos amis d’Outre Manche que l’idée d’aller tremper nos fils chez eux a germé. L’aventure pouvait ainsi commencer.

Le rendez vous était pris, ce sera en  Mai, pas de problème en soi puisque bien prévue à l’avance, il sera facile d’harmoniser les calendriers des uns comme des autres.

Au fils des discussions avec mon pote Ludovic et nos confrères anglais, l’attente semble interminable mais au détour d’une conversation, le lieu de rendez vous nous est lâché: OLD BURY HILL FISHERIES.

Apparemment il s’agit d’un plan d’eau typique d’Outre Manche, à savoir un ticket lake, on paie à la journée et on pêche. Du privé à l’anglaise comme nos bons vieux étangs à truite des dimanches en famille. C’est pas notre tasse de thé (au pays du tea time! Humour français bien sur ) mais on ne va pas faire la fine bouche, on aura la chance de tremper nos lignes au pays de la carpe bref on sera à la recherche du graal: faire une carpe anglaise!

ACTE 1: On visite.

A peine débarquer de Dunkerque, direction, le siège social de Gardner Tackle pour une visite guidée de la firme en présence de Madame Gardner, elle même! L’entreprise familial Gardner Tackle se situe dans le Surrey à environ 150 km de Douvres en direction du Pays de Galle. Les dés sont jetés, en voiture.

Je ne vous raconte pas l’angoisse et la crise de rire au premier rond point (ndlr : nous avons fait trois fois le tour!). Ici on roule à gauche. Après un temps d’adaptation, on arrive enfin à destination à Guilford plus précisément dans le Surrey. Nous sommes en pleine campagne anglaise avec ces maisons typiques et son folklore, made in England.

Nous sommes d’ailleurs accueillis en véritable invités de luxe et commence alors une visite des entrepôts et bureaux de la firme. Nous ne nous attendions pas à quelque-chose d’aussi grand et énorme Outre Manche. Il faut juste rappeler que Gardner Tackle représente en  Angleterre une part énorme dans les développement de la pêche moderne de la carpe et ce depuis les années 80. Ils font parti des précurseurs dans le domaine du matériel carpe avec par exemple l’invention du buzz bar, des tables à rouler, les premières pochettes de fils solubles, j’en passe et oublie certainement.

Passons en détails, l’entreprise familiale qu’est Gardner Tackle.

La firme est constituée de deux énormes entrepôts, où est stocké tout le matériel, un atelier de recherche et de confection. Et oui, chez Gardner Tackle, le slogan Made in UK, n’est pas un vain mot puisque tout est fabriqué ici sur place.

Il y a également une zone administrative avec des bureaux mais tout est ouvert, du bureau du boss au simple employé. Une gestion typiquement anglaise, du professionnalisme  en toute décontraction.

Un superbe studio photo et surtout une salle de réunion où nous prendrons notre premier thé et participerons à notre première réunion de travail. D’ailleurs on fera la connaissance de  l’auteur de nombreuses inventions de notre pêche actuelle, en l’occurrence Monsieur Richard Gardner, lui même!

Après avoir fait également connaissance avec une partie de l’équipe, deux mots me viennent à l’esprit: professionnel et familial. Avec Ludovic  on aime plus on adore! Nous sommes en plein rêve , celui de deux gamins vivant, respirant à fond leur passion commune.

Mais les choses ne font que commencer puisqu’une soirée spéciale nous attends avec visite de la ville et de ces célèbres pubs. La bière a coulé à flot mais chut, c’est un secret, nos femmes respectives  pourraient lire ces quelques mots.

Après avoir passer une soirée des plus enrichissantes pour le perfectionnement de notre anglais, bière oblige!

Nous sommes raccompagnés par le fils de Madame Gardner Michèle, en personne,  jusqu’au domicile familial où nous logeons. Nous sommes donc reçu comme des membres de la famille! Cela nous va droit au cœur tant leur simplicité et leur côté attachant nous ont frappé. Et ce n’était que le début, nous avons passé une nuit des plus courtes car nous étions désormais en mode pêche et surtout nous étions impatients d’en découdre avec les belles d’Outre Manche (Tout allusion à notre soirée de la vielle est fortuite!)

Nous nous sommes donc couchés au aurore, heu excusez moi, nous nous sommes levés au aurore! Madame Gardner était déjà entrain de nous préparer un bon petit déjeuner made in england, c’est à dire œuf, bacon et haricots sauce tomates, le tout accompagné  d’un excellent thé!

Nous sommes plus de simples invités, mais nous sommes de véritables VIP. Bref trêve de commodité, place maintenant à notre but ultime, je veux dire la pêche!

ACTE 2: On pêche !

Nous sommes prix en charge par Lewis Read, pêcheur reconnu de son île, auteur dans de nombreux magasines, à destination de OLD BURY HILL FISHERIES. Le site est d’un charme extraordinaire, au cœur d’une vallée avec vue sur un manoir, nous sommes sous le charme et pourtant ceux qui nous connaissent, savent très bien notre horreur des privés! Il s’agit ici d’un complexe de plan d’eau ouvert à la pêche de la carpe avec possibilité d’acheter des tickets de pêche à la journée.

Des postes dignes d’un terrain de golf, pelouse et petit ponton, au niveau du règlement: pas d’ardillon , 2 cannes maximum, pas de tigers nuts(sans explication). Nous sommes  dans le bain dès notre arrivée, ici la pression de pêche n’est pas un mot usurpée.

” Quand on parle pression, oubliez la France,  ici c’est du harcèlement 24h sur 24h!

D’ailleurs le propriétaire des lieux, au courant de notre venue, 2 frenchies venant pêcher chez lui, nous a offert notre séjour et nous a autoriser à pêcher une partie du plan d’eau réservée d’habitude aux actionnaires. Il nous a d’ailleurs bloqué une berge au abords d’une île rien que pour nous. Un seul mot: Merci ou thanks pour les anglophones.

Concernant  le cheptel du lac, il y en a pour tous les goûts, des fully, des linéaires, des communes et quelques kois. Le poids maximum ici est de 14 kg, un poisson d’exception pour ces eaux. On est loin de notre recordite française, bref fin de l’aparté.

Parlons un peu de notre poste de pêche, on se situe aux abords d’une île avec des arbres surplombant  la berge d’en face se situant à environ 50 mètres. Il va falloir pêcher précis et serré.

A oui, j’avais oublié la profondeur: environ 1,50m composé essentiellement de vase. Pas facile car nous devons revoir toute notre pêche: montage et appâts, mais on va s’adapter ou enfin essayer.

Après un sondage rapide afin de ne pas trop déranger le poste, pression de pêche oblige. Résultat des courses que de la vase. On va donc pêcher la bordure d’en face sous les arbres. Où nous trouvons quelques endroits semblants plus durs à l’impact de notre plomb.

Pour les montages, il va falloir faire simple apparemment, fini les leadcores et autres leaders, en direct sur le corps de ligne et en in-line. Cela est fait. Passons au bas de ligne, pareil en tresse avec de petits hameçons. Et il va falloir pêcher slackline heu fils détendus. En quelque sorte la pêche version grand bretons !

À gauche les versions anglaises, à droite les versions françaises…

Pour l’amorçage, on nous explique qu’il y a un nombre incalculable de brèmes donc on oublie les graines. Il faudra se contenter d’un amorçage de rappel à la bille pure et petite diamètre environ 14mm/16mm. Pour moi ce sera 2 bonhommes de neige avec 2 pop-ups de couleurs différentes afin de jouer sur le côté curieux de ces dames et aussi afin de contraster avec la couleur du fond plutôt sombres. Pour mon ami Ludovic, il décide de placer ces montages dans des sacs solubles et avec de petits appâts hyper attractifs.

Pour nos amis anglais, Lewis et Marty, a peu de chose près la même tactique, à l’exception près que Lewis utilise un bateau amorceur. Le petit cachottier nous avait dis que c’était interdit! Humour somme tout britannique!

Concernant le campement du simple et efficace, on va dormir à la belle étoile, j’adore.

Tout est désormais en place, on commence à discuter de tout et de rien, on refait la pêche, le monde bref on est en osmose avec notre passion commune malgré quelques difficultés liées à la langue. Et oui un anglais ça parle vite, voir même très vite.

Puis sorti de nul part…bippppp! Ce sont  nos confrères britanniques qui ouvrent le bal, premier petit poisson pour nos amis et bien sur première vanne made in UK: England 1 France 0…le match est lancé!

Après une remise en question de notre façon de pêcher, on va pouvoir enfin mouiller le tapis de réception et le triangle magique. Les départs vont alors s’enchaîner au gré de la journée et de la nuit avec de belles surprises pour les uns et les autres. Mais le principal est ailleurs, nous sommes en compagnie d’amis, on s’amusent et on prend du plaisir. N’est ce pas là, l’essence même de notre passion?

Il est déjà dimanche matin, notre séjour touche à sa fin mais on veut en profiter au maximum. On reçoit alors la visite de Monsieur Gardner Richard. Ce sera l’occasion d échanger de nouveau avec ce Monsieur de la pêche carpe, ingéniosité et simplicité sont les deux mots qui le caractérisent.

Le week-end est passé à une vitesse extraordinaire même si avec une heure de moins, j’avais l’impression que le temps s’était arrêté. C’est certain on y a goûté, on en veux de nouveau et on va revenir!

Durant notre séjour en terre britannique, nous avons eu la visite de nombreux autres pêcheurs, un peu curieux et surtout surpris de voir 2 froggies (français) venir pêcher ici. C’est plutôt l’inverse qui se produit habituellement. Mais je tenais à préciser qu’il n’y a jamais eu de jalousie, ni moqueries effectuées à notre gré, le flegme britannique certainement ou alors simplement du respect. Et oui, ici le maître mot est LE RESPECT, bien loin de certains endroits de notre cher continent!

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, on s’est amusé, on a voyagé et surtout on a découvert un autre monde de la pêche. On comprend mieux maintenant pourquoi une bonne partie de notre pêche provient de cette île!

Sur la route du retour, on est reparti avec des images pleins les yeux et des souvenirs que même les plus jolies photos ne pourront retranscrire. Par contre une chose est sure, lors du match retour courant Octobre voir Novembre, on va leur concocter de belles petites surprises!

“Nous chauvins?… Heu juste  français… Mister!

Dauchy David 

 

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